L’enregistrement de fichiers audio en 32-bits float devient de plus en plus répandu aujourd’hui. Les avantages apportés peuvent être significatifs mais il est nécessaire de bien comprendre son fonctionnement pour l’utiliser à bon escient.
Enregistrer un son consiste en réalité à écrire dans une mémoire électronique une suite de nombres à intervalle régulier, pour tenter de décrire au mieux la forme de l’onde sonore. Ces nombres sont écrits en mémoire selon un format, c’est à dire une manière d’écrire le nombre avec les bits disponibles. Le format le plus simple est le format int, qui ne permet d’écrire que des nombres entiers. Le nombre de bits que l’on assigne à un nombre s’appelle la résolution, et détermine la plus grande valeur que le nombre peut prendre. Par exemple, un entier sur 2 bits ne peut prendre que 4 valeurs différentes : 00, 01 10 11, soit 0, 1, 2, 3. Un nombre sur 16 bits peut prendre toutes les valeurs entières de 0 à 65 535. Si on assigne ces valeur au son le plus fort que l’on souhaite enregistrer, alors on peut calculer la dynamique que le fichier 16-bit peut contenir. Un son plus faible que l’écart entre deux valeurs ne sera pas enregistré, donc la dynamique en dB d’un fichier 16 bits est d’environ 96dB, pour 24-bits, environ 144dB.
Le format float est différent du format int, car il contient des bits servant à coder l’exposant d’un nombre. On utilise ce format pour coder des nombres décimaux, et permet d’écrire des nombres jusqu’à environ 3*10^38 et encoder un son avec des nombres float permet d’avoir un fichier avec plus de 1000dB de dynamique. On a donc multiplié la dynamique plusieurs millions de fois au prix de seulement 8 bits.
Quel est l’intérêt ?
On a un fichier avec une dynamique illimitée, donc si l’électronique qui sert à convertir le son en signal électrique possède lui aussi une très grande dynamique (micro + préamp + convertisseur) on peut se passer de réglage de gain dans la chaîne d’enregistrement. C’est là que la série MixPre de Sound Devices excellent.
Il est possible d’utiliser les MixPre en mode 32-bits pour les enregistrements nécessitant une très grande dynamique, ou pour les cas ou l’opérateur ne peut pas ajuster les niveaux pendant une prise.
Il existe toutefois une réserve : tous les logiciels de post-production ne peuvent pas importer les fichiers en 32-bits nativement. Dans ce cas, il suffit de normaliser le fichier pour obtenir un fichier 24-bit avec la dynamique maximale.